La récolte 2002 s'annonce équivalente à celle de 2001, soit plus de 1.250.000 hl (170 millions de bouteilles), répartis dans les trois familles des AOC beaujolaises : Beaujolais, Beaujolais Villages, crus du Beaujolais, sur 22.500 ha de vignes. Seuls les Beaujolais et Beaujolais Villages peuvent être commercialisés en Beaujolais nouveau, à partir du 3e jeudi de novembre.
L'interprofession du Beaujolais a d'autre part adopté, fin juin, pour faire face aux excédents non-commercialisés, un plan d'urgence, prévoyant de déclasser ou de distiller 100.000 hl de vins d'appellation. Ce plan, dont le coût est évalué à 7 millions d'euros, n'a pas encore été approuvé par le ministère de l'agriculture, mais l'Union interprofessionnelle des vins du Beaujolais (UIVB) a néanmoins commencé à le mettre en oeuvre, en utilisant ses propres fonds.
D'ici au 15 septembre quelque 115.000 hl de vin du Beaujolais auront été "repérés à la dégustation, retirés des caves et stockés", a indiqué le président de l'UIVB, Maurice Large, ajoutant qu'aucune décision n'avait pour l'heure été prise concernant leur devenir.
Les premiers vendangeurs sont attendus samedi notamment dans les vignobles de Saint-Etienne-les-Oullières ou Blacé, au coeur du vignoble, là où la maturité des grappes de gamay noir à jus blanc est la plus avancée, selon l'UIVB. Les arrivées étaient nombreuses dans la région dès vendredi. L'Agence nationale pour l'emploi (ANPE), qui a établi des antennes dans les gares de Villefranche-sur-Saône (Rhône) et de Belleville, a reçu 150 candidats, qui sont venus sans contrats et cherchent à se placer. Une quinzaine de viticulteurs, qui ont dû faire face à des désistements, sont venus de leur côté compléter leurs troupes.
Près de 40.000 personnes au total vont prêter main forte pendant trois semaines aux 3.619 exploitations viticoles. Avec la Champagne, le Beaujolais est le seul vignoble français où la récolte manuelle est obligatoire. Contrairement aux années précédentes, le manque de main d'oeuvre n'est pas à déplorer "pour le moment", selon la responsable des vendanges à l'ANPE de Belleville (Rhône), Bernadette Dagonnet. L'ANPE a mis en place cette année une communication beaucoup plus "efficace" notamment sur internet, qui a permis aux candidats de la France entière, ainsi que de certains pays de l'Union européenne, de postuler par ordinateur. Selon Mme Dagonnet, les viticulteurs manquent toutefois de filles, quelques centaines environ, pour des questions d'organisation des dortoirs, ainsi que pour "équilibrer les troupes de vendangeurs".
Cette année, les salaires ont également augmenté d'environ 20%, soit un total de 43,80 euros pour huit heures de travail par jour, gîte et couvert inclus. La responsable a ajouté avoir reçu quelques appels de fonctionnaires souhaitant bénéficier du contrat vendanges, qui a fait l'objet d'un amendement à la loi de financement de la sécurité sociale 2002. Ce contrat autorise des salariés et des fonctionnaires en congés payés à faire les vendanges, en étant exonérés des cotisations sociales, ce qui représente un gain de 20% de salaire net. |